Mickaël
Borot - C'est une équipe de France jeune et très soudée
qui a participé à ce championnat. Chacun avait sa place
et tout le monde a été performant. Pour moi l'ambiance
était totalement différente de celle du dernier championnat
auquel j'avais participé.
WEBTKD
– Peux-tu nous commenter ta performance ?
M.B
- J'ai pris l'habitude de passser le dernier jour et c'est une bonne
chose car je m'imprègne de l'ambiance, je contrôle mon
poids et je suis motivé par le reste de l'équipe.
Je suis tombé au 1er tour face à l'Allemand qui remplaçait
Faissal ..., le champion en titre. J'appréhendais
un peu car j'aime bien les tours de chauffe mais finalement j'ai
très vite fait la différence et j'ai gagné 10 à
4. Face au Bosniaque, ça a été un vrai tour de
chauffe, j'ai gagné 10 à 1 mais il m'a fait mal car il
avait des coudes comme des rasoirs. Au tout suivant, c'était
le Croate. Je m'en méfiais car je sais que ce sont de vrais guerriers
mais j'ai eu le déclic : la vision, le timing
et la technique qui partait toute seule. Je me suis étonné
moi même et j'ai gagné 10 à 2. Je suis
tombé en demi face à l'Espagnol Garcia et comme au championnat
du Monde, je lui ai mis la pression dès le 1er round et il a
lâché. J'ai voulu lui donner une
leçon car pendant longtemps il a été ma bête
noire et il fallait que les choses soient claires...
WEBTKD
– Et ta finale face à Bahri Tanrikulu?
M.B
- Malheureusement
je n'avais pas encore vu ma finale face à lui au championnat
du Monde. Je rêvais de lui mettre une raclée face à
son public mais ça n'a pas été le cas. Il
a eu un tirage arrangé, il était directement en 1/8e face
au Luxembourgeois qui n'avait même pas confirmé son inscription,
ensuite en 1/4 il a gagné facilement face au Russe et en demi
il a gagné par K.O au bout d'une minute. Il était tout
frais, bien concentré et devant son public. Dès le début,
il a fait la différence et je n'ai rien pu faire.
WEBTKD
– Que penses-tu de ce compétiteur ?
M.B
- Ce Turc, c'est un extra-terrestre,
je n'ai jamais vu un compétiteur aussi fort... Dès
le début, il m'a mis trois pits et je n'ai rien vu. Aujourd'hui,
il est la référence en mi-lourd, il est deux fois champion
d'Europe et champion du Monde. Au championnat du Monde, il avait
pris le champion olympique des lourds (le Coréen qui a battu
Pascal) en demi-finale et au premier round il menait déjà
5 à 1, en Corée ! Techniquement il est supérieur.
C'est le seul qui m'ait battu cette saison et
c'est donc ma nouvelle bête noire. Je vais beaucoup transpirer
mais un jour je l'aurai. Je l'ai trouvé
deux fois plus fort cette foid-ci que lors de notre combat précédent
: le public a joué.
WEBTKD
– En lourds, c'est le Hollandais que tu avais battu à
Eindehoven qui a gagné. Ta place n'était-elle pas dans
cette catégorie ?
M.B
- On peut refaire toute la compétition mais ça ne
sert à rien. L'heure n'est pas aux regrets. J'ai combattu
dans ma catégorie, les mi-lourds.
WEBTKD
– Que penses-tu du résultat français, n'y
a t-il pas un manque de constance ?
M.B
- Les Espagnols ont cette constance mais ce sont les anciens qui
ramènent les médailles. L'équipe de France est
encore jeune et certains sont en train d'acquérir l'expérience
internationale qui leur fait défaut. Il y a aussi des combattants
expériementés qui se cherchent en ce moment. On
est passé près et on est sur le bon chemin.
WEBTKD
– Y a-t-il des nations que tu as remarquées ?
M.B
- Oui, il y a une percée des petits pays de l'Est comme l'Azerbaïdjan.
Les Azeris étaient en Turquie comme chez eux et il ont fait un
bon résultat. Ils sont bons et ils ont aussi fait pression sur
les arbitres notamment en envahissant l'aire de combat lors d'une demi-finale.

Mickaël sur
le podium en Turquie